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L’Europe des 25... paradis fiscaux

Instinctivement, on associe les paradis fiscaux aux palmiers des îles tropicales. On en compte pourtant 25 en Europe. Dont la bandante Belgique.

Une étude de l’OCDE1 a dressé la liste des paradis fiscaux. Elle en recense 72 dans le monde, dont 25 en Europe. De petits états comme Monaco, le Lichtenstein ou Andorre. De petites îles, comme Aurigny, Guernesey, Jersey, l’île de Man ou Madère (située au large du Maroc mais appartenant au Portugal). Il y a aussi des villes (Campione, Trieste, Londres, Dublin, Francfort), un gros rocher anglais sur la côte espagnole (Gibraltar) ou encore une petite république russe, l’Inchourie.

La liste comprend enfin de «vrais» pays. À part la Suisse, ils sont tous membres de l’Union européenne: Hongrie, Malte, Luxembourg, Pays-Bas et Belgique. Oui, oui, notre gentil pays en est. Évidemment, le paradis n’est pas offert à l’ensemble de la population, vous êtes bien taxé pour le savoir. Mais les grosses fortunes et les multinationales n’apprécient pas que nos bières et nos frites.

Des bureaux spécialisés s’adressent par exemple aux riches Français qui veulent fuir l’impôt sur la fortune. La Belgique, qui ne connaît pas un tel impôt, est leur destination la plus prisée.

Autre spécialité belge: les gains réalisés en Bourse ne sont pas soumis à l’impôt. De plus, la Belgique est, avec le Luxembourg et l’Autriche, parmi les rares pays de l’Union européenne à refuser de collaborer aux échanges internationaux d’information fiscale sur les revenus financiers des non-résidents. Si on y ajoute que le secret bancaire est toujours bien gardé, on comprendra que les grosses fortunes se sentent bien chez nous.

Les multinationales aussi. Depuis 1982, elles peuvent échapper à l’impôt grâce aux centres de coordination. Faisant office de banque interne pour les filiales du groupe, ces centres paient de l’ordre de... 1% d’impôt. L’Union européenne a signé leur arrêt de mort pour 2010, mais le gouvernement a déjà sorti la parade: les intérêts notionnels. Une déduction d’intérêt fictif dont peuvent profiter toutes les sociétés, mais en particulier celles qui ont des fonds importants.

Tellement alléchant qu’Euronext (fusion des Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Porto et Londres) vient de décider de transférer sa trésorerie dans notre pays.

Marco Van Hees
Publié dans Solidaire, le 21 février 2007

1 Economist Intelligence Unit, OCDE, John Christensen et Mark Hampton, cité dans Taxez nous si vous le pouvez, www.taxjustice.net.

1. Aurigny (Alderney en anglais)*
2. Andorre
3. Belgique
4. Campione
(Italie)
5. City de Londres (Royaume-Uni)
6. Chypre (Grèce)
7. Francfort (Allemagne)
8. Gibraltar (Royaume-Uni)
9. Guernesey*
10. Hongrie
11. Islande
12. Dublin
(Irlande)
13. Ingouchie (Russie - hors de la carte)
14. Ile de Man*
15. Jersey*
16. Liechtenstein
17. Luxembourg
18. Madère
(Portugal – hors de la carte)
19. Malte
20. Monaco
21. Pays-Bas
22. Sark*
23. Suisse
24. Trieste
(Italie)
25. Chypre du Nord (Turquie)

* Ces îles sont des dépendances de la couronne britannique, mais ne font pas partie du Royaume Uni.

01.09.2008. 19:03

 

Commentaires

Salade 24.03.2009. 16:28

Donc si on ne fait rien contre les intérêts notionnels, tout le foin de sarko et obama ne servent à rien: de la poudre aux yeux. Idem pour les bonus. D'autres modes de rémunération existent.

Ca occupe le peuple.

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