Accueil · Pouvoirs · Dix raisons de voter PS Dix raisons de voter PSAprès
avoir publié mon article « Cinq raisons de voter MR » (si vous êtes
millionnaire et/ou fraudeur), il est apparu que son complément manquait : «Dix
raisons de voter PS».
A
chaque élection, le PS nous fait le coup du grand méchant MR qui va provoquer
un carnage social. Or, ce carnage social est mené depuis vingt ans par les
gouvernements successifs. Et durant ces vingt ans, un seul parti y a toujours été
présent : le PS.
Quand
je dénonce tous les méfaits fiscaux de Reynders que le PS a avalisés, des
socialistes me répondent : « En coalition, c’est du donnant-donnant, les libéraux
viennent avec le fiscal, les socialistes avec le social. » Eh bien, justement,
faisons le bilan des matières sociales après vingt ans de participation
socialiste (21 ans pour être précis : de 1988 à 2009).
1.
Voter PS permet de réduire les salaires
Rappelez-vous
: la loi sur la compétitivité en 1989, visant à bloquer les salaires. Puis
l’inde-santé introduit par le Plan Global en 1993 (malgré les actions des
syndicats). Puis la norme salariale en 1996.
Résultat
: la part des salaires dans le revenu national n’a jamais été aussi basse
qu’aujourd’hui : 19% en 1981, 9% actuellement. J’ai calculé que si la
part des salaires étaient restés à 19%, chaque salarié du pays gagnerait…
1.000 euros brut de plus chaque mois.
2.
Voter PS permet de détruire la sécu
Rappelez-vous
: en 1993, le Plan global généralise à toute l'industrie les réductions de
charges jusqu'alors limitée à certains secteurs.
Résultat
: en 1993, les réductions de charges patronales s'élevaient à 0,75 milliard
d'euros. Aujourd’hui, elles dépassent les 5 milliards d'euros. Il s'agit d'un
gigantesque vol du salaire indirect des travailleurs. Qui met en péril la sécu.
3.
Voter PS permet de développer les emplois précaires
Rappelez-vous
: le Plan global (1993) a modifié la législation du travail en vue d'une plus
grande flexibilité des statuts et contrats. Il a notamment augmenté le nombre
successif de contrats temporaires qu'un patron peut imposer à un salarié sans
l'engager définitivement. La chasse aux chômeurs (2004) et le Pacte des générations
(2005) ont mis la pression sur les chômeurs et prépensionnés afin qu’il
accepte n’importe quel emploi.
Résultat
: la part des emplois précaires, des statuts bidons, des emplois intérimaires,
etc. n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui.
4.
Voter PS permet de mettre à mal les soins de santé
Rappelez-vous
: en 1992, le ministre socialiste Moureaux lance un plan pour réaliser «l'assainissement
structurel» de l'assurance-maladie. En 1993, le ministre socialiste Anselme
introduit un prix d'entrée pour toute hospitalisation. En 1994, il impose une
augmentation de 50% du ticket modérateur des consultations médicales. En 2002,
le ministre socialiste Vandenbroucke réduit fortement les remboursements sur
les séances de kiné et fait payer directement les patients qui se rendent aux
urgences. En 2005, le ministre socialiste Demotte prétend s’inspirer du modèle
kiwi du Dr Van Duppen (PTB) pour introduire une réforme qui augmente le prix à
payer par le patient pour certains médicaments.
Résultat
: le ticket modérateur (la part des soins de santé non remboursée au patient)
n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Comme n’a jamais été
aussi important le nombre de personnes qui ne soignent plus à cause du prix des
soins de santé.
5.
Voter PS permet de détruire l’enseignement
Rappelez-vous
: en 1992, le ministre socialiste Di Rupo liquide 1.600 emplois dans
l’enseignement. Et en 1996, la ministre socialiste Onkelinx en détruit encore
3.000.
Résultat
: l’enseignement, tragiquement sous-financé, n’a jamais été dans un état
aussi lamentable qu’aujourd’hui. Les études internationales Pisa
l’attestent.
6.
Voter PS permet de détruire les services publics
Rappelez-vous
: en 1993, la première privatisation menée par le gouvernement belge livre la
CGER à la Fortis de Maurice Lippens. Parmi toutes les privatisations qui vont
suivre (SNI-Distrigaz, Belgacom, Sabena, SNCI, Inca, Crédit communal, OCCH,
Cockerill Sambre, Biac, La Poste…), beaucoup sont menées par des ministres
socialistes. Dont l’actuel président du PS, Elio Di Rupo.
Résultat
: la CGER publique a fonctionné 130 ans sans aide de l’Etat. Il faudra à
peine 15 ans pour que Fortis privée demande l’aide des contribuables pour échapper
à la faillite. Aujourd’hui que la plupart des services publics sont soumis au
profit, les usagers n’ont jamais été aussi mal servis, les prix ont augmenté
au lieu de diminuer (comme ils étaient censés le faire sous l’effet de la
concurrence).
7.
Voter PS permet de s’en prendre aux chômeurs
Rappelez-vous
: en 2004, alors que le ministre libéral Reynders amnistie les fraudeurs, son
collègue socialiste Vandenbroucke met en place un système de sanctions contre
les chômeurs qui refusent n'importe quel sous-emploi.
Résultat
: Les sans-emplois les plus précarisés sont sanctionnés par l’Onem. Quant
aux allocations de chômage, elles n’ont jamais été si basses par rapport
aux salaires (qui eux même n’ont jamais été si bas par rapport aux
profits).
8.
Voter PS permet de s’en prendre aux pensionné(e)s
Rappelez-vous
: en 1996, le ministre socialiste Colla (SP.a) porte de 60 à 65 ans l'âge de
pension des femmes. (Notons que depuis 1988, tous les ministres des Pensions
sont socialistes: Willockx, Colla, Vandenbroucke, Tobback, Dupont, Laloux, Delizée).
Résultat
: aujourd'hui, un quart des pensionnés vit sous le seuil de pauvreté.
Particulièrement les femmes, dont beaucoup ne peuvent pas faire valoir une
carrière complète.
9.
Votez PS permet de s’en prendre aux prépensions
Rappelez-vous
: début 2004, les ministres socialistes Vandenbroucke et Vande Lanotte
annoncent une profonde réforme des fins de carrière. Le plan du gouvernement
se concrétise en 2005: il allonge l'âge et la carrière pour avoir droit à la
prépension. Malgré la lutte syndicale, les socialistes votent le Pacte des générations.
Résultat
: le fait que les plus âgés ne peuvent prendre leur présension laisse encore
plus de jeunes au chômage. Cela met les employeurs en position de force pour
imposer leurs conditions sur le marché du travail.
10.
Voter PS permet d’écarter la vraie gauche
Rappelez-vous
: avec les autres grands partis, le PS a relevé à 5 % le seuil pour avoir un
élu. Une mesure particulièrement anti-démocratique.
Résultat
: les quatre grands partis conservent le monopole politique. Du moins, l’espèrent-ils…
Or, si l’on veut faire bouger les choses au(x) parlement(s), un premier élu
PTB, par exemple, sera bien plus utile qu’un énième élu PS (appliquant la
discipline de parti pour voter les intérêts notionnels ou le pacte des générations).
Marco
Van Hees
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