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Accueil · Fortunes · Boël · Le patrimoine financier des Boël Le patrimoine financier des BoëlLa famille Boël n’a
plus d’intérêts dans la sidérurgie, le secteur auquel elle doit sa fortune.
Elle ne contrôle plus que des holdings: des sociétés dont la seule
activité est d'acheter, contrôler, vendre des actions d’autres sociétés.
Leur patrimoine financier dépasse le milliard d'euros.
Le
groupe Boël s'est simplifié en 2007 à la faveur de la liquidation de
plusieurs sociétés du groupe, absorbées par les survivantes. Il comprend deux
étages. Au premier niveau, il y a d'abord trois sociétés familiales, dont les
actions (toujours au porteur, c'est-à-dire anonymes) sont détenues par les
membres de la famille : l’Union financière Boël (UFB), la Société de participations
industrielles (SPI) et, de moindre importance, la Mobilière et immobilière du
Centre (SAMIC). Ces sociétés sont donc chasse gardée : inutile de frapper à
la porte de leur siège sociale, à la rue Ducale qui borde le Parc de
Bruxelles, pour demander d'acheter un paquet d'action.
Au
second niveau, on trouve deux sociétés cotées à la Bourse de Bruxelles :
Sofina et Henex. Ici,
pas de problème si vous voulez acheter des actions : il suffit d'ouvrir un
compte titres dans votre agence bancaire. Sachez toutefois que vous avez peu de
chance de peser sur la politique de ces sociétés. Les Boël sont actionnaires
majoritaires à travers UFB, SPI et la SAMIC.
Il y a encore un
troisième niveau, même s'il se situe en dehors du groupe Boël. En effet,
Sofina et Henex sont elles-mêmes des holdings, dont l'activité n'est autre que
de faire des bénéfices en détenant (ou en revendant) des actions. Sofina, par
exemple, détient des participations notamment dans Danone, Rapala,
B & W Group, Suez, Exmar, Eurazeo, Kredyt Bank, Caledonia, Luxempart, RAB
Capital, Colruyt, Delhaize, SES, Petit Forestier, Deceuninck et Bayard.
A noter : les Boël diposent d'administrateurs dans les conseils
d'administration de toutes ces sociétés qui viennent d'être citées. Ainsi,
Richard Goblet d'Alviella, arrière-petit-fils de Gustave Boël (le fondateur de
l'empire industriel puis financier) qui pilote Sofina est personnellement
administrateur de Suez, Danone, Eurazeo, Delhaize, Finasucre et Caledonia
Investments. Récemment, il était encore administrateur de SES Global, ADSB
Télécommunications (Belgacom) et Fortis.
Cela montre qu'à ce niveau du capitalisme le plus parasitaire qui soit, de
tels financiers s'arrogent le beurre et l'argent du beurre. D'une part, en tant
qu'actionnaires importants, ils peuvent faire valoir leur point de vue (leurs
intérêts) au conseil d'administration de grandes multinationales comme Suez,
Danone, Delhaize, ou de sociétés de moindre importance. Mais d'autres part,
ils peuvent, du jour au lendemain, se désengager en revendant leurs actions,
s'ils jugent que c'est bon pour leur tiroir-caisse.
A combien s'élève ce patrimoine ? C'est ce que montre notre
graphique. Attention, il ne s'agit que du patrimoine financier relatif aux deux
sociétés du groupe Boël qui sont cotées en Bourse, Sofina et Henex. Ne sont
donc pas compris : ni le patrimoine immobilier, ni les actions d'autres
sociétés détenues directement par les Boël ou leur société du premier
étage, ni les actions UCB détenues par le baron Daniel Janssen, ses deux
frères et leurs enfants, même s'ils sont eux-mêmes des descendants de Gustave
Boël.
Pour évaluer cette fortune, nous avons multiplié la valeur boursière de
l'action Sofina et de l'action Henex au 31 décembre 2007 par le nombre
d'actions Sofina et Henex détenues par les Boël à travers les trois
sociétés UFB, SPI et Samic. Nous arrivons ainsi à un montant de 1,3
milliard d'euros.
Marco Van Hees
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