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Frère et Sarkozy, deux intimes qui privatisent

Les relations entre le capitaliste carolo et le président français ont joué pour créer le mastodonte énergétique dont ils sont devenus les principaux actionnaires.

La fusion Suez-Gaz de France est-elle une nationalisation de Suez ou une privatisation de GDF ? Vu que le privé a généralement une voix prépondérante, la seconde appellation semble plus proche de la réalité. En tout cas, le premier actionnaire de Suez, le Carolo Albert Frère, était un chaud partisan de cette fusion. Même si avec 5,3 % des actions du nouveau groupe, il passe second, derrière l’Etat français (35 % du capital).

Le magazine Trends-Tendances vient de détailler les liens intimes qui unissent Frère à Sarkozy. Ils remontent à une vingtaine d’années, lorsque le président français était seulement le maire de Neuilly. Celui-ci a déjeuné à plusieurs reprises à Gerpinnes, à côté de Charleroi, où Frère a son domicile et le siège de son holding CNP. Pas étonnant lorsque l’on connaît la manie de l’un de s’entourer de grands patrons, comme celle de l’autre de soigner ses relations avec les hommes politiques. « Nicolas Sarkozy recueille régulièrement les avis d’Albert Frère », relatait déjà Le Monde en 2001.

Plus récemment, le quotidien voyait dans le capitaliste carolo l’homme le plus puissant de la Bourse de Paris. À ce titre, Frère entretient des relations étroites avec quelques grands noms du monde des affaires – Bernard Arnault, Alain Minc, Paul Desmarais... – qui sont autant de proches de Sarko. Arnault a d’ailleurs été le témoin de mariage de ce dernier.

En mai, lors des présidentielles, Frère quitte Saint-Tropez pour rejoindre Nicolas Sarkozy à son QG de campagne. Il fait partie du happy few présent à ses côtés lors du décompte des voix. Début juillet, les deux hommes déjeunent au fort de Brégançon, résidence d’été du président. Lors de ces rencontres, ils évoquent évidemment le dossier Suez-GDF.

Pour se démarquer de l’ancien Premier ministre de Villepin, Sarkozy rêvait d’une OPA de GDF sur Suez, plutôt que l’inverse. Mais il s’est plié au refus de son ami belge. De plus, le nouveau pensionnaire de l’Elysée voulait que Suez se débarrasse de son pôle environnement, pour ne garder que l’énergie. Frère a concédé symboliquement que ce pôle soit un peu moins directement contrôlé par Suez, mais sans s’en débarrasser complètement. Et il a imposé à Gérard Mestrallet, le « boss » (mais pas le vrai patron actionnaire) de Suez qu’il s’incline face à ce scénario dont il ne voulait pourtant pas entendre parler.

Bref, Frère donne à nouveau une illustration éclatante des liens qui unissent la petite politique au grand capital.

17.06.2008. 10:28

 

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