Accueil · Finance · La CGER européenne La CGER européenneUne interview de Marco Van Hees
sur l'affaire Dexia/Fortis, par Louis Maraite (pour le groupe Sud Presse).
Marco VanHees est l’auteur de “Didier
Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches” (Ed.Aden). Il est
fonctionnaire au SPF-Finances et est délégué CGSP.
Que vous inspire l’affaire
Dexia/Fortis?
Les Lippens nous refont le coup du Zwin.
Quand le Zwin les intéressait, il était leur propriété privée. Quand il a
coûté trop cher, ils l’ont refilé à la région flamande. Avec Fortis, les
Lippens font encore pire, puisque la CGER était publique, a été privatisée
et doit être maintenant partiellement renationalisée.
C’est le vieux principe de la socialisation des pertes et la privatisation des
profits.
En chiffres?
Fortis a racheté la CGER pour 3milliards
d'euros.Grâce, notamment à ce rachat, Fortis a réalisé de1998 à 2007 un bénéfice
total de 27,7 milliards d'euros. Les Etats belge, luxembourgeois et néerlandais
réinjectent à présent 11,2milliards.
Au total, les pouvoirs publics ont perdu 8,2milliards et le privé a gagné
27,7milliards.
Et personne n’a rien vu...
Tout est sous contrôle et puis, d’un
coup, Fortis et Dexia n’évitent la faillite que par une renationalisation.
C’est qu’il y a de fameux dysfonctionnements.
Conclusion?
Il s’agit ici de l’échec du système
capitaliste. Sans que les choses ne changent: le contribuable va payer...pour
remettre en selle le privé.
Reynders l’a d’ailleurs dit explicitement: l’Etat refilera au plus vite
ses parts à des opérateurs privés. Qui vont pouvoir s’enrichir jusqu’à
la crise suivante. Il faut au contraire exiger de mettre fin aux dogmes libéraux
de l’Union européenne. Pourquoi pas une “CGER européenne” agissant non
pour le profit mais dans l’intérêt commun: celui de la population et du développement
économique?
Paru dans les journaux du groupe Sud Presse
le 1er octobre 2008.
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