Accueil · Finance · BNP-Paribas peut "remercier les contribuables belges", écrit Le Monde BNP-Paribas peut "remercier les contribuables belges", écrit Le MondeErrare humanum est. Perseverare diabolicum.
Le gouvernement avait déjà conclu un premier accord avec BNP-Paribas, abandonné
suite à l’arrêt de la Cour d’appel. Puis un deuxième, refusé par
l’assemblée générale des actionnaires. Qu’à cela ne tienne: en
voici un troisième.
Cette
fois, le groupe français obtiendrait 75% de Fortis banque et l’Etat
belge 25%. Fortis assurance serait, elle, détenue à 25% par Fortis
banque et à 75% par Fortis Holding (les 500000 actionnaires).
Ce
qui est frappant, c’est qu’à chaque nouvel accord, l’Etat belge rentre un
peu plus perdant. Logique: le gouvernement chouchoute BNP-Paribas et veut
obtenir un vote positif des actionnaires. Il doit donc léser la troisième
composante du deal: lui-même. Ou plus précisément, les contribuables.
Exemple: le gouvernement négocie toujours comme si la valeur des actions
BNP acquises par l’Etat belge (en échange des actions Fortis banque) avait la
même valeur que lors du premier accord. Alors que la chute du cours représente
pour l’Etat une moins-value de… 5,6 milliards d’euros.
Mentionnons
aussi cette interview que le professeur De Grauwe (KUL) a accordé au Soir, dans
laquelle il balaye assez magistralement la plupart des arguments gouvernementaux
en faveur de BNP-Paribas. Il relève entre autres que «l’Etat belge
assume la plus grande partie des risques, alors que BNP peut espérer obtenir la
plus grande partie des bénéfices.» Ou encore: «Si
la banque Fortis était trop lourde pour l’Etat belge, elle le serait a
fortiori pour BNP, qui a moins de moyens que l’Etat belge.» Et de
se demander ce qui se passerait si BNP connaissait une crise…
Dans un article du 10 mars 2009, Le Monde décrit tous les cadeaux
de l’Etat belge envers BNP contenus dans le troisième accord. Et il conclut:
«Si cette nouvelle version est approuvée par les actionnaires de
Fortis, la BNP aura atteint son but de devenir la première banque de dépôts
de la zone euro. Elle peut en remercier les contribuables belges.»
Marco Van Hees
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