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Carnets de Mahé, chienne de Didier Reynders (11) - Ambiance, ce 1er mai, à la fête du capital

«Et il est temps d’accueillir, Mesdames et Messieurs, notre président, j’ai nommé Diiiiidier Reeeeeynders.» Oh, les amis, quelle ambiance ce 1er mai à Jodoigne, au hall des sports Roi Baudouin. Mais non, pas le hall des sports Roi Baudouin Prot. Cela dit, cela pourrait bien devenir le nom du stade d’Anderlecht si Fortis reste leur sponsor…

Je disais donc: comme chaque année, le MR a fêté le 1er mai à Jodoigne. Les ténors du parti ont chauffé la salle jusqu’à l’arrivée triomphale de mon maître. Et là, ça a saigné! Alors que Louis Michel restait défensif en rappelant aux «héritiers honteux du marxisme» que capitalisme n’est pas synonyme de libéralisme, mon Didi n’a pas hésité à la jouer offensif.

Vous pensiez que la crise discréditait l’économie libérale/capitaliste (biffez la mention embarrassante)? Pas pour mon Didi! Pour lui, les entreprises qui licencient, c’est super génial! Sans parler du chômage économique pour les employés: trop cool! Car, a-t-il expliqué, «la crise peut être l'opportunité de développer le goût d'entreprendre.»

Ben oui, pourquoi un salarié convenablement rémunéré et dont l’emploi n’est pas menacé voudrait-il lancer sa propre boîte? Agitez-lui un C4 sous le nez et l’odeur du chômage lui donnera le goût d’entreprendre. Or, a précisé mon maître, «seul le goût d'entreprendre peut apporter la prospérité».

Donc, si je résume sa pénétrante pensée: la crise apporte… la prospérité. Fabuleux système, hein, le capitalisme? Et quelle carrure, mon Didi, face à ce lourdaud de Louis Michel qui se fait peur à lui-même en évoquant le marxisme.

Vous allez me dire: comment se fait-il que l’homme qui parle à l’oreille des riches nous joue sa Star Academy un 1er Mai? ça, c’est parce que vous associez cette date à la fête du travail. Mais dans le Brabant wallon, le 1er Mai, c’est la fête du capital. Demandez à Laurette Onkelinx, si vous ne me croyez pas. Logique: pendant que les travailleurs font la fête, vous pensez que les capitalistes enfilent une salopette et font tourner les usines? Non, ils commémorent les glorieuses luttes patronales pour la journée des 23 heures.

Mon Didi a aussi parlé gouvernance, tirant à boulets bleus sur un «ministre consultant» et des «réviseurs d’entreprises». Bien mérité pour les socialistes Donfut et Daerden (père et fils)! J’espère seulement que s’il devient grand calife de la Région wallonne, les hedge funds logés aux îles Caïmans n’auront pas droit de vote au parlement de Namur, comme c’était le cas à l’assemblée de Fortis…

Carnets retranscrits par Marco Van Hees

06.05.2009. 13:35

 

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